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Staffan de Mistura, un poids lourd des affaires onusiennes, nouvel émissaire au Sahara

Staffan de Mistura, un poids lourd des affaires onusiennes, nouvel émissaire au Sahara

 Staffan de Mistura, un poids lourd des affaires onusiennes, nouvel émissaire au Sahara  

Le poste d’envoyé spécial de l’ONU ou de son secrétaire général au Sahara, vacant depuis plus de deux ans (mai 2019) et la démission l’ex-président allemand Horst Köhler, pour « raisons de santé », devrait vraisemblablement, enfin, serions tentés de dire, trouver preneur à travers le diplomate italo-suédois, Staffan de Mistura (74 ans). En effet, Antonio Guterres, a entamé, mardi, des consultations auprès des membres du Conseil de Sécurité pour la nomination d’un cinquième émissaire, après qu’une bonne douzaine de candidats proposés furent tous rejetés par les différentes parties du conflit.

Jusqu’au 2 juillet dernier, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, n’avait eu de cesse d’exhorter les parties en conflit à accepter le prochain candidat -le quatorzième- qu’il leur proposerait pour ce poste à savoir, Staffan de Mistura. C’est chose faite, semble-t-il depuis hier, selon notre diplomate Omar Hilale, l’ambassadeur, Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, qui s’est longuement confié quant à cela dans un interview à MAP. Si l’Algérie et son sbire du polisario acceptaient d’emblée le deal, le Royaume qui avait fait montre d’un brin réticence à cette nomination en se réservant sagement répit et concertation après avoir jugé le parcours et la sensibilité politico-diplomatique du préposé.

De Mistura, un poids lourd des arcanes de l’ONU
De plus, une étiquette d’autonomiste collait à de Mistura qui penchait plutôt pour que les négociations soient restreintes au Royaume et au polisario, sans l’Algérie, alors que le Maroc considère ce dernier comme une partie prenante du conflit, en adéquation avec le principe de la participation d’Alger aux pourparlers de Genève en mars 2019. Autre réserve, de Mistura, est un spécialiste des zones de conflits chauds, il a été médiateur en Syrie en 2014, mais aussi représentant spécial en Afghanistan (2010-2011), en Irak (2007-2009) et au Sud-Liban (2001-2004). C’est sur cette base que la diplomatie marocaine aurait exprimé également des réserves, au regard de la situation actuelle dans ces régions. A-t-on pour autant franchi ces discordes, pour en arriver à ce stade-là ? On ne peut que l’espérer.

Toujours est-il, que de Mistura ne pourra au pire des cas, que prendre le train en marche. En effet, l’ONU ne fait pas table rase sur les acquis et résolutions du Conseil de sécurité et donc pas de marche arrière dans le processus actuel des choses comme la série des négociations ou tables rondes avec les parties impliquées. Cela étant, le nouvel émissaire de Guterres au Sahara, si bien sûr, les membres du Conseil de Sécurité consentent à son statut, est un poids lourd des affaires onusiennes. Il a cette particularité, justement, nous dit Mohamed Talib, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) « d’être depuis une quarantaine d’années au service de l’Institution mondiale et c’est un atout contrairement aux autres émissaires qui étaient des personnalités politiques et diplomatiques que l’ONU choisissait dans le tas et qui tendancieux s’écartaient leur devoir de neutralité, comme l’Allemand Horst Köhler qui défendait carrément la position de son pays quant à la question du Sahara marocain, ou d’autres avant lui, qui étaient soumis à certains lobbyings proalgériens. C’est la première fois que l’ONU opte pour ce profil en privilégiant le devoir de neutralité dans le pur esprit de l’Institut ».

Un choix qui garantit le devoir de neutralité de l’Institution
Il rejoint en cela, Omar Hilale, qui dans son interview à MAP, plus diplomatiquement  disait, « de Mistura est un socle de l’ONU dans ses efforts pour le règlement pacifique des différends. Il a fait ses preuves en Syrie, en Afghanistan, en Irak et en Afrique. Sa longue expérience diplomatique internationale, ses origines méditerranéennes qui ont forgé sa connaissance approfondie des problèmes de cette région, sa compréhension des menaces sécuritaires et de déstabilisation en Afrique du Nord, ainsi que son indépendance et neutralité onusienne lui seront d’un grand apport pour mener, de manière sereine et fructueuse, la facilitation du processus politique de ce différend régional ».

Ce choix d’Antonio Guterres pour inédit soit-il, a du bon et pour la bonne cause dès lors que l’ambiance de cette affaire aura un traitement qui baigne dans l’esprit onusien c’est-à-dire en toute indépendance et surtout toute de neutralité. Secundo, elle met fin à une vacance qui aura perduré près de 30 mois durant, à cause des obstructions et autres blocages et atermoiements de l’Algérie et du Polisario. Comme jamais auparavant la nomination d’un envoyé spécial au Sahara, n’aura suscité autant de débats et de refus de part et d’autre à cause de la focalisation sur le profil ou la personnalité du “right man at the right place“ pour traiter ce dossier. Un dossier qui depuis sa mise en veilleuse, comporte, rappelons-le, une nouvelle équation avec l’entrée en lice de la diplomatie américaine en guise de nouvelle donne. L’appui des États-Unis au Maroc, en plus de bouleverser des stratégies des uns et des autres, conforte grandement le Royaume et lui ouvre de larges perspectives dans tous les cas de figure possibles.

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